Lovecraft Country

Auteur : Matt Ruff

Éditeur : 10-18

Date de parution : Mars 2020

Nombre de pages : 480

EAN : 9782264076106

Où puis-je trouver ce livre ? : Amazon ; Bookeenstore ; Kobo ; Cultura

Résumé

Chicago, 1954. Quand son père, Montrose, est porté disparu, Atticus, jeune vétéran de la guerre de Corée, s’embarque dans une traversée des États-Unis aux côtés de son oncle George, grand amateur de science-fiction, et d’une amie d’enfance. Pour ce groupe de citoyens noirs, il est déjà risqué de prendre la route. Mais des dangers plus terribles les attendent dans le Massachusetts, au manoir du terrible M. Braithwhite… Les trois comparses retrouvent en effet Montrose enchaîné, près d’être sacrifié par une secte esclavagiste qui communique avec des monstres venus d’un autre monde pour persécuter les Noirs. C’est la première de leurs péripéties… Dans l’Amérique ségrégationniste, Atticus et ses proches vont vivre des aventures effrayantes et échevelées, peuplées de créatures fantastiques et d’humains racistes non moins effroyables.

Ce que j’en pense

Suite à la sortie de la série sur OCS, les cinémas UGC permettaient d’obtenir le livre en échange de points de fidélité. Le spitch me plaisant bien, je me suis donc laissé tenter.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c’est de faire cohabiter une histoire se passant en pleine ségrégation, dont les héros sont tous noirs, et le nom de Lovecraft. Ceux qui connaissent un peu cet auteur ne sont pas sans savoir que ce dernier, à son époque, a tenu des propos ouvertement racistes. Même si je connais peu Lovecraft, il y a quelques références dans cette oeuvre à son univers mais vraiment peu.

Le titre du roman est vraiment opportuniste car il prend le lecteur à contre pied. On s’attend à lire un roman ancré dans l’univers de Lovecraft alors que pas du tout. C’est un ouvrage qui s’attaque à une période de l’histoire américaine assez difficile et qui dans le climat actuel trouve de nouvelles résonances. L’auteur nous montre les manifestations du racisme à travers les lois « Jim Crow », qui sont à l’origine de la ségrégation raciale, les violences policières, la discrimination à l’embauche, l’accès à la propriété, les couples mixtes, l’esclavage, etc.

Point de chapitres dans ce roman mais une histoire différente à chaque fois, que va vivre un ou plusieurs de nos protagonistes. J’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire avec ce découpage car je ne voyais pas de véritable fin se profiler. Alors il y a bien un fil rouge qui relie chacune de ces histoires mais il est très mince. Ce livre, au final, aurait pu être un recueil de nouvelles et d’ailleurs j’aurais préférer car j’aurais su à quoi m’attendre.

L’auteur nous alerte vraiment sur ce qu’est le racisme et en gros, il nous fait passer le message qu’entre hier et aujourd’hui, des choses ont certes changé mais que le racisme est bel et bien toujours présent et qu’on tend à revenir à cette période sombre. Que ce soit envers la communauté noire ou toute autre communauté d’ailleurs. On l’a vu au début de la pandémie avec le racisme envers la communauté asiatique et on la voit toujours sur la communauté gay qui est toujours persécuté à travers le monde.

Pour rendre ce roman intéressant sans en faire un livre d’Histoire, Matt Ruff nous plonge dans un style fantastique et nous offre un bel hommage aux romans classiques fantastiques et de science-fictions. Vous ne serez donc pas surpris de rencontrer des sorciers, des créatures monstrueuses et effrayants, des fantômes et même une machine qui vous transporte d’une planète à une autre.

Au final, je reste toujours indécis sur mon ressenti après la lecture de ce roman. Cela fait un an que je l’ai lu (oui je suis très en retard dans mes chroniques) et je n’arrive toujours pas à dire si j’ai aimé ou non. Disons qu’il m’a pris au dépourvu sur ce qu’il allait raconté et que j’ai été un peu déçu. Après il reste intéressant à lire car bien documenté sur la ségrégation et on ne peut qu’être chamboulé par ce que la communauté noire a subi et subi encore aujourd’hui, mais il ne m’a pas transcendé. D’ailleurs, je me souviens m’être dit à la fin de ma lecture : « mouais, bof ». Mais comme je le dis toujours, cela reste mon avis et je vous invite quand même à le lire pour vous faire votre opinion.

L’adaptation cinématographique

J’ai mis un peu de temps à me plonger dans la série car j’ai voulu la regarder juste après avoir fini le livre et bien grossière erreur car la série est plutôt fidèle dans son premier épisode excepté quelques changement de taille.

C’est la productrice et scénariste Misha Green et le réalisateur Jordan Peele (Get Out, Us !) qui sont à l’origine de la série. S’ils reprennent l’intrigue principale du livre, il y insère des changements plutôt bienvenus comme de mettre les femmes de l’oeuvre au premier plan. Ainsi, Letitia, Hippolyta, Ruby et Diana sont les héroïnes de la série. Même si le personnage d’Atticus reste toujours au centre de l’histoire, les personnages féminins prennent, dans la série, beaucoup plus de place. Il y a eu d’autres petits changements afin que la série soit plus féministes comme le fait que Christian le méchant du livre devienne Christina dans la série. Tous les petits changements que Misha Green a apporté à l’histoire permettent d’explorer d’autres thèmes, autre que la ségrégation, comme l’homosexualité, l’esclavage, etc.

Le format épisodique du livre fonctionne mieux dans la série et on est plus facilement captivé. Les critiques ont été plutôt positives à la sortie de la série. Une saison 2 avait même été évoquée mais HBO a préféré l’annuler et je trouve qu’ils ont eu raison. Même si Misha Green avait pleins d’idées pour une saison 2, cette première saison se suffit à elle-même. Dès fois, faut pas en faire trop au risque de ne pas avoir le même succès.

En tout cas, si vous êtes abonnés à OCS, je vous conseille de regarder cette série. Lisez peut-être le livre avant car si vous comptez le lire après avoir vu la série, je pense qu’il ne vous plaira pas.

On continue l’aventure !

Section littéraire

Résumé : Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s’occuper des enfants mais pas d’utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s’apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même. 

J’ai lu ce livre avant de voir son adaptation cinématographique. Ce n’est pas le genre de livre que je lis régulièrement mais j’avais envie de connaître cette page de l’Histoire : la ségrégation. Le portrait de ces femmes est vraiment émouvant. Je me rappelle avoir eu du mal à reposer le livre, faire des nuits blanches et être ému aux larmes par ce roman. Si vous ne connaissais pas je vous le conseille vivement.

Résumé : On est au tout début du XIXe siècle, vers la fin de l’ère napoléonienne. Le légendaire Lord Thomas Cochrane et ses soldats sont faits prisonniers le capitaine Eonet, au fort Boyard. Une capture peut-être un peu trop aisée. Mais ce qui était qu’une mission tactique ne va pas prendre la tournure prévue, car une troisième entité intervient, et elle vient des profondeurs ténébreuses de la Terre. Le fort Boyard se retrouvent envahi peu à peu de créatures envoyées par la plus grande menace lovecraftienne qui soit. Les humains vont devoir s’associer pour combattre les ténèbres.

Premier tome d’une saga qui mêle Histoire (mais non véridique) et univers de Lovecraft. Je n’ai pas eu encore l’occasion de le lire mais j’en ai entendu beaucoup de bien et j’avoue que un affrontement entre les humains et Cthulhu au Fort Boyard ça donne vraiment envie et promet d’être palpitant.

Section cinéma

Synopsis : Alors qu’il effectue une patrouille de routine, l’officier Daniel Carter découvre un jeune homme blessé au bord de la route, le visage couvert de sang. Il s’empresse de le conduire vers l’hôpital le plus proche, mais découvre que les patients et le personnel de l’établissement se transforment peu à peu en créatures monstrueuses. Il prend alors la tête d’un groupe de survivants et les conduit dans les souterrains de l’hôpital, espérant ainsi contenir la contagion et mettre un terme à leur cauchemar avant qu’il ne soit trop tard. 

J’ai été surpris quand j’ai vu ce petit film. Je ne m’attendais pas à grand chose et j’ai bien aimé. On retrouve tous les ingrédients de l’univers de Lovecraft et c’est un bel hommage. Un film à voir si le « body horror » ne vous dérange pas car il y a vraiment des plans gores.

Synopsis : En 1962, alors que règne la ségrégation, un videur italo-américain du Bronx est engagé pour conduire et protéger un pianiste noir de renommée mondiale lors d’une tournée de concerts. Ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur.

Ce film multi-récompensé nous plonge dans les années 60 en pleine ségrégation. Les rôles sont inversés puisque ici, c’est un blanc qui servira de chauffeur à une personnalité de couleur. Le green book est évoqué dans Lovecraft Country, mais porte le nom de « Guide du voyage serein à l’usage des Noirs« .

6 commentaires sur “Lovecraft Country

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    1. Alors je dirais qu’il vaut mieux que tu lises le livre avant. Perso j’ai préféré la série et si je l’avais vu avant de lire le livre j’aurais arrêté le livre en court de route car la série est une bonne adaptation et elle va un peu plus loin que le livre.

      J’aime

  1. Tu as une sacrée mémoire parce que je n’aurais jamais pu aussi bien parler d’un roman après plusieurs mois de lecture. Bravo !
    Je ne me suis jamais penchée sur Lovecraft Country parce que je pensais le roman truffé de références à Lovecraft que je n’ai jamais lu. Mais il semblerait que ce n’est pas le cas. SI la structure semble déconcertante, la thématique du racisme abordée par le roman m’intéresse…

    Aimé par 1 personne

    1. Oui franchement tu retrouves quelques références à lovecraft mais c’est très ténu. C’est plus des références à la littérature fantastique et science fiction classique donc tu ne seras pas déconcertée. Après si la thématique du racisme te plait je te conseille évidemment de lire le livre avant et de voir la série après si tu veux. Une autre série qu’on m’a conseillé sur la thématique du racisme c’est Them sur prime vidéo. Elle est très bien et assez choquante parfois.

      Aimé par 1 personne

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